(état au 17 janvier 2007) L’adresse officielle du site sera www.iledeparadis.org, à héberger sur le serveur de www.ultralab-paris.orgArborescence et menu AccueilCommuniqué 01™ • L’Île de Paradis™ • Ultralab™ Générique • Synopsis D Hypothèses • Hypothèse B Entretien Textes Invités Dispositif (version 1, janvier 07) Map 03™ - Unreal’ Super Sunshine Special K Exhibition Edit. •Vues™ •Répertoire des îles™ Île 01™ - The Wonderful Island that almost was. • Photographies • EsquissesDessin 01™ - Je le souhaite plutôt que je ne l’espère. Poster 01™ - Nirvana®’s Spirit Way Mix. Vidéo 01™ - Nirvana®’s Decavele Firts Days Mix • Photogrammes •Musique 01™ - Nirvana®’s Cocoon Spirit Mix. •Textes Monochrome 01™ - Y. K.’ Property Blue Friday Ex. Remix. Bande son 02™ - Nirvana®’s Teen Spirit Destruction Maxi Mix. Site 01™ - Paradise’ Backdoor Medley Mix. Annexes documentaires Contributions • Tract 01™ • Dessins (écoles) • Textes (écoles) • Dessins (particuliers) • Divers Répertoire des îles™ Bonus • Collection Bibliographie Liens TextesAccueilEntré en dépendance entière, Ultralab™ présenteL’Île de Paradis™ (version 1) Image Espace des arts plastiques / Maison du Peuple, Vénissieux Image générique de l’île (map). __________________________________________________________________ Rubrique Communiqué 01™ • L’Île de Paradis™ Citation à venir. Communiqué 01™Ici le principal du trésor. Avec le dispositif multimédia inédit de L’Île de Paradis™ (version 1), présenté du 20 janvier au 10 mars 2007 à l’Espace arts plastiques de Vénissieux, Ultralab™ lance un vaste chantier de réflexions et de recherches plastiques organisé autour du thème classique de l’île idéale. Obsédés depuis des années par ce motif d’un utopique monde bonzaï, plus facile à refaire mieux en vase clos, les membres du groupe puisent leur inspiration parmi les innombrables occurrences de l’île dans la culture mondiale, de L’île au trésor de R. L. Stevenson à L’île de la tentation de TF1 en passant bien sûr en tout premier lieu par l’Utopia de Thomas More, ou encore, parmi tant d’autres, celles de Jules Vernes (L’île mystérieuse et L’île à hélice), Rodney Graham (Vexation Island), Godfrey Sweven (Limanora), Tetsuya Nomura (Kingdom Hearts), Joone (Island Fever), Grand Theft Auto (Liberty City, Vice City et San Andreas), Alain Bublex (Glooscap Peninsula), H. G. Wells (L’île du docteur Moreau), Christophe Izard (L’île aux enfants), Namco (Portable Island), Christopher Priest (L’archipel du rêve), Shigeru Miyamoto (The Wind Waker et Yoshi’s Island) ou encore Aldous Huxley (Ile)… Moulinant à tout va ces trop nombreuses références, L’Île de Paradis™ (version 1), s’essaye à construire une irrationnelle et foutraque machine à tester “la possibilité d’une île” et s’interroge sur notre actuelle capacité à restaurer la production des utopies, quitte à prendre le risque de les voir proliférer et dériver dangereusement. Le stéréotype de l’île paradisiaque évoque aussi aux membres du groupe une idée qui les préoccupe fortement, celle du désœuvrement, compris à la fois dans ses diverses acceptations sociales (chomâges d’un côté et loisirs augmentés de l’autre…), dans son sens psychologique (l’ennui, la frustration…) et, pour l’artiste, dans sa signification la plus littérale, celle de la difficulté (voire parfois l’impossibilité) à faire œuvre dans le contexte actuel et de la volonté corollaire de déconstruire la notion traditionnelle d‘œuvre pour lui inventer un avenir plus adapté aux conditions futures. Aujourd’hui, n’est-il pas devenu plus passionnant d’imaginer de subtiles manières de désœuvrer plutôt que d’œuvrer ? Cette dialectique dichotome irrigue toute la démarche d’Ultralab™ et instaure une tension particulière au cœur même de sa production. À Vénissieux, cette quête prend la forme d’un grand dispositif qui prétendra fonctionner comme un complexe, obscur et déviant Générateur d’Îles Idéales™ (GÎI!™), lequel ne cesse de dysfonctionner. Chaque île répertoriée par le biais de ce processus apporte à l’entité du Générateur ses légendes, son histoire, ses particularités et ses propres fragments fictionnels. Les détails de ces configurations sont puisés dans un Répertoire des Îles™ appelé à s’enrichir durant toute la durée de l’exposition et même au-delà. Tout rêve produisant son versant sombre, son négatif cauchemardesque, L’Île de Paradis™ (version 1) donne également naissance à son doppelgänger maléfique, qui circule de manière souterraine dans le flux des données générées par le dispositif. Enfin, à son habitude, Ultralab™ a invité quelques autres artistes, spécialistes d’autres disciplines et amis, à participer à l’élaboration de L’île du Paradis™ (version 1). Jean-Baptiste Decavèle, vidéaste, et Christophe Demarthe (Cocoon™), musicien, ont ainsi collaboré à la réalisation d’une vidéo présentée au sein du dispositif. Anne Lille, janvier 2006__________________________________________________________________Rubrique Communiqué 01™ • Ultralab™ Habites-tu toujours sur l’île ? www.casimirland.com Ultralab™Imaginé pour rechercher une forme inédite d’autonomie artistique, économique et politique, favoriser une approche originale du travail en groupe et développer selon les projets un principe d’invitations régulières d’intervenants extérieurs, Ultralab™ est une entité hybride qui a choisi de travailler aux frontières de l’art, de la science et de la communication. Depuis bientôt sept ans, le groupe développe surtout des dispositifs prospectifs liés aux nouvelles technologies (notamment les univers virtuels) et aux réseaux de diffusion alternatifs, par le biais de fictions visuelles insaisissables et discrète qui explorent les potentiels d’un langage plastique très multiforme et contrasté (situations, installations, films, publications, dessins, photographies, textes, images de synthèses, faux et usage de faux, programmes informatiques, piratages, mailings, sites internet…). Organisée sur le modèle d’une petite équipe de réalisation cinématographique, Ultralab™ se conçoit comme une structure atypique qui s’essaie, entre autres, à continuer le cinéma par d’autres moyens que ceux auxquels ce dernier nous avait habitué durant le XXème siècle. Depuis 2002, Ultralab™ gère et organise aussi les activités artistiques solo de ses membres (Gosia Galas et P. Nicolas Ledoux) et celles d’Icon Tada (Japon) et David Chaneau™ (France), deux jeunes artistes proches du groupe. Les membres d’Ultralab™ vivent et travaillent à Paris et en Pologne. Ils exposent régulièrement en France et à l’étranger. Ultralab™ intervient aussi au sein de diverses publications et projets éditoriaux, et sur le réseau internet (www.ultralab-paris.org). Ultralab™ est un groupe d’artistes à géométrie variable créé à Paris en août 2000 par F. Bortolotti™, P. N. Ledoux, P. Béjean etD. Lechenne. Aujourd'hui, en 2007, Ultralab™ se compose de Frédéric Bortolotti™, Gosia Galas, Olivier Körner, Jean-Luc Lemaire et P. Nicolas Ledoux. Ultralab™ est représenté par la galerie Magda Danysz (Paris). Principaux projets2007 • L’Île de Paradis™ (invités : Philippe Arnal, Cocoon, Jean-Baptiste Decavèle,) ; dispositif multimédia, exposition personnelle, Espace des arts Plastiques, 20 janvier - 10 mars, Vénissieux (France). 2006 • 1999™, documents, in Rumour as media, exposition collective (Petra Bauer, Jochen Gerz, Lamia Joreige, Martha Rosler, Walid Sadek, The Speculative Archive, Ultralab™, réunis par Stephen Wright), Akbank Sanat, 20 septembre – 21 octobre, Istanbul (Turquie). • Samaran2 ™, catalogue, éditions Monografik & Ultralab, octobre, Paris (Paris). 2005 • Diorama III™ (invités : Jean François Dingjian & Eloi Chafaï, Olivier Lebrun, Charles-Éric Péard, Julien Pommé, Christophe Rault et Philippe Vasset), dispositif, exposition personnelle, Galerie Magda Danysz, 5 novembre - 24 décembre 2005, Paris (Paris). • Tu Me Manques™, extension I (le Musée) {2004-2005}, œuvre en ligne, site internet du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (Paris). • IDiKIT.com {2001-2005}, avec Samuel Bianchini, site internet générateur de fausses identités, production CNAC-DAP, prototype sur www.idikit.com. 2004 • {366 Days} (film vidéo, 52 mn) {2003-2004}. • Société Anonyme®, avec David Chaneau, produits dérivés, exposition collective, Biennale de Paris, 20 février - 15 mars 2004, Paris (Paris). 2003 • The Holes In Your Heart, installation (Underland), film vidéo 58 minutes ({366 Days} Motoreal® (onze octobre)) et wallsticking, exposition personnelle, Galerie Magda Danysz, 11 octobre - 25 novembre, Paris (Paris). 2002 • Tu me manques™, accrochage multimédia, exposition personnelle, Semaines européennes de l’image (Le Havre, Luxembourg, Rubiera), Centre Culturel Français, octobre, Luxembourg (Luxembourg). • GomiPark® : Ultracity™, extension IX, installation multimédia, in From.merz to.com, exposition collective, Galerie Magda Danysz, Paris (Paris). 2001 • Les jardins invisibles de Leurre (Ultracity™, extension VIII), action et publication, in Les Jardins Temporaires du Havre exposition collective, juillet, Le Havre (France). • Implants, une recherche, accrochage (tirages numériques), exposition personnelle, Galerie Franck & Lee, Singapour (Singapour). 2000 • Bureau 1 : Ultracity™, extension III, installation, exposition personnelle, in Festival Musiques Volantes 5, Bibliothèque universitaire, 31 octobre - 17 novembre, Metz (France). • Loading : Ultracity™, extension I, publication, in Beaux-Arts magazine hors série L’art dans le monde, Paris (France). • Ultracity™ (invités: Nicolas Moulin, Alban Barré & Erik Minkkinen), installation multimédia, in À la surface des villes, exposition collective, Festival Bs As 00, Centro cultural Recoleta, Buenos Aires (Argentine) & www.ultracity.org. 1999 • 9487™ (invité : Laurent Patard), 10 faux cartons d’invitations mensuels + une affiche récapitulative envoyés anonymement par voie postale aux principaux acteurs du milieu de l'art contemporain parisien (Paris). • Échantillon 99 (70 invités), accrochage disséminé, in “ZAC 99”, exposition collective, ARC - Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 7 -28 octobre, Paris (Paris). __________________________________________________________________Rubrique Générique™ Citation à venir. Référence à venir. Générique™Conception et directionUltralab™, Paris
RéalisationEnvironnement 3D Olivier Körner* Vidéo Jean-Baptiste DecavèleMusique (vidéo) Cocoon Dessins (dispositif et site internet) Gosia Galas* et P. Nicolas Ledoux* Textes (vidéo, environnement 3D et site internet) Frédéric Bortolotti™*, P. Nicolas Ledoux* et Anne Lille RelecturesStéphanie Méséguer, pour Burozoïque Construction (dispositif) Laurent PernelDesign Graphique (poster) Pascal Béjean (Labomatic™) Design sonore (environnement 3D) Philippe ArnalSite internetJean-Luc Lemaire* AssistantesStefania Corrado et Aurélie Tosello
*Membres permanents d’Ultralab en janvier 2007 Ultralab™ remercie vivement Anne Giffon-Selle et son équipe, Laurent Pernel, Carine Le Malet, Stéphanie Méséguer, Magda Danysz et Christophe Lambert. L’Île de Paradis™ comprend une utilisation du jeu Unreal Tournament 2004 (Epic games - Atari) et des extraits du film de Gabriele Salvatores, Nirvana (1997). La bande son diffusée dans le dispositif de l’Île de Paradis™ comprend 58 reprises variées de la chanson Smells like Teen Spirit (Nevermind LP, Nirvana, 1991). __________________________________________________________________ Rubrique Dispositif (version 1, janvier 07) • L’Île de Paradis™ Les détails s’accumulaient. Bientôt, je travaillai à ce qu’il y eût des îles dans la mer située au sud de Faiandland, un vaste archipel de petites nations indépendantes. Pour les habitants de Jethra, et pour mon protagoniste en particulier, ces îles représentaient une forme d’aspiration ou d’évasion. Partir en voyage pour ces îles revenait à réaliser un certain type de désir. Tout d’abord je ne savais pas très bien de quoi il s’agirait, mais en cours de route, je commençai à comprendre. Dis moi Jean-Luc si la citation est trop longue. Je la couperai. Christopher Priest, “La fontaine pétrifiante” (The Affirmation, 1981), traduction de Jacques Chambon, collection Folio SF, éditions Gallimard, , 2003. Dispositif (version 1, janvier 07)
Description Le visiteur pénètre tout d’abord dans une grande pièce plongée dans l’obscurité, meublée sommairement d’un canapé, d’une table basse et de quelques chaises pour les spectateurs. Au mur, sur un vaste écran, est projetée la troisième version de Map 03™ - Unreal’ Super Sunshine Special K Exhibition Edit, un environnement virtuel interactif en trois dimensions qui produit une simulation de la salle d’exposition et permet de parcourir un espace dédoublé aux proportions modifiées. Le temps de son immersion dans le virtuel, par le biais d’une manette de jeu, le visiteur devenu Liliputien de son propre monde, explore en personne une sucession de neuf mystérieux îlots paradisiaques posé sur un océan transparent qui s’étend jusqu’aux limites d’une salle d’exposition maintenant gigantesque. Sur la gauche de l’écran s’ouvrent deux passages, dont l’un beaucoup plus petit que l’autre semble réservé aux nains (Mur 01™ - Fucking Big Black Rock Face Edit). Tous deux sont voilés de velours sombre qui, une fois écarté avec précaution, révèle l’autre salle du dispositif. Cet espace clos, à l’ambiance jaunâtre un peu inquiétante, s’organise autour d’Île 01™ - The Wonderful Island that almost was, une pièce de grandes dimensions. Partant du mur opposé aux portes, une vague descendante de toile cirée bleue, fixée au plafond par des cables, puis soutenue dans sa partie la plus basse par des étais de bois. Cette houle irréelle s’échoue au pied d’une grande maquette représentant un archétype d’île, faite de bois et de sable monté sur un plateau circulaire à roulettes. Au mur, dans le prolongement de l’île, une peinture de grand format, Monochrome 01™ - Y. K.’ Property Blue Friday Ex. Remix, déploie la sèche abstraction d’un bleu atone, répétant au même emplacement la forme de l’écran qui se trouve de l’autre côté,. Sur le mur parallèle à la vague, et faisant face aux fenêtres jaunies par de la gélatine, Dessin 01™ - Je le souhaite plutôt que je ne l’espère, une longue fresque griffonnée en noir et blanc à taille réduite puis considérablement agrandie, déroule sur une dizaine de mètres de largeur et environ un mètre cinquante de hauteur ses péripéties diverses. Ces dernièrers retracent quelques unes parmi les nombreuses hypothèses formelles générées par le dispositif depuis sa mise en route à l’été dernier. Sous l’immense vague protectrice, trois écrans présentent Vidéo 01™ - Nirvana®’s Decavele Firts Days Mix, un film réalisé en collaboration avec le vidéaste Jean-Baptiste Decavèle et le musicien Christophe Demarthe (Cocoon™) à partir des images piratées d’un autre film culte (Nirvana, de Gabriele Salvatores, avec Christophe Lambert). Des coussins et des casques laissés à la disposition des visiteurs autorisent un bon confort de visionnage. Posée au sol, une pile de Poster 01™ - Nirvana®’s Spirit Way Mix, une affiche souvenir à l’impression sophistiquée (une encre fluorescente, deux encres métallisées combinée à une quatrième teinte, toutes imprimées en ton direct) imaginée avec le graphiste Pascal Béjean (Labomatic™), incite le visiteur intrigué a se servir, et à détacher ainsi et emporter avec lui un fragment du dispositif. La Bande son 02™ - Nirvana®’s Teen Spirit Destruction Maxi Mix complète le dispositif spatial en diffusent en boucle dans l‘espace de l’exposition cinquante-huit versions variées de la chanson Smells like Teen Spirit (1991), l’énorme tube du défunt groupe Nirvana®* ainsi ressassé sous toutes les formes jusqu’à l’écœurement le plus total… Enfin, le Site 01™ - Paradise’ Backdoor Medley Mix (www.iledeparadis.org) sur lequel nous nous trouvons parachève l’ensemble en donnant accès à un certain nombre de données complémentaires, qui s’enrichiront au fur et à mesure qu’aura lieu l’exposition, accentuant ainsi le caractère inachevé de la non-œuvre (au sens du “non-anniversaire” de Lewis Caroll). Ultralab™, Paris, janvier 2007*Groupe dont le chanteur et leader, Kurt Cobain, s’est suicidé le 5 avril 1994. (http://www.skyblog.com/blog.php/djstaneski63) __________________________________________________________________ Rubriques Map 01™> • Répertoire des îles et Repertoire des îles Citation à venir. Répertoire des îles™ (version 1) Abrams™ (île d’) Plus tard, quelques images pourront s’intercaler parmi les etrées du répertoire, histoire de l’aérer un peu. De Paradis™ (île de) ou ÎdP™ De rien† (île de) Disco™ (île) Gallery One™ (îlot de) ou GO!™ Hope™ (île de) Le Jardin d’Éden en kit™ (île du) Lord© (île de) Paradise™ 2026 (îlot) Shepperton™ (île de) ou Crash™ (île) Snake® ou Lethal™ (île) Success!™ (îlot de) Tabatha® Torture® (île de la) Turing© ou Enigma® (île de) Ventadour® (île de) Yoshi™ (île) __________________________________________________________________ Rubrique Vidéo 01™ • Texte Citation à venir.
Vidéo 01™ - Nirvana®’s Decavele Firts Days Mix TexteJ’ai vu tant de choses, que vous, humains, ne pourriez croire... De grands navires en feu, surgissant de l’épaule d’Orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme les larmes, dans la pluie... Il est temps de mourir... Je diminue sensiblement le son, du bout des doigts, le curseur poussé vers la gauche – le ralenti, l’allonge : JJJ’’’AIIIII VUUUUU TANT DE CHOOOSEEEES — CCOOOOOMMMMEEEE LES LAAAAAARMMMMMES ——— FOOOREEEVER YOUNG, I WANT TO BE FOOOREEEVER YOUUUNG — DO YOU REALLY WAAANT TO LIIIVE FOOOREEEVER, FOOREEEEVER AND EEEVER ——— Pleurer ——— Soleil ——— Rayons ——— Simple ——— Code ——— Chercher, gratter, creuser, derrière, par petits mouvements, repousser la végétation qui devient par ici plus folle et dense — en arrière, plus encore… sans doute, la baie, quelques rochers, quelques arbres pliés par le vent, jaunis par le soleil, du sable — chaud, fin, envahi de petites larves blanches qui ne cessent d’onduler pour se protéger de la lumière — la matière, trop dense pour qu’on puisse la pénétrer {voir note 1}. Les fleurs, petites, incolores et impossibles à identifier, s’épanouissaient en parterres géométriques ou librement dans la verdure ——————————— La liste {des îles} défile devant mes yeux électrisés, les lettres glissent sur l’écran telles des données vides et transparentes { Il s’est caché quelque part, sur une de ces terres sauvages et visiblement abandonnées ——— mirage ——— rêve ——— leurre ——— trou ——— Je vois les courbes souples de ses mèches glisser sur la peau dénudée du cou, quelques grains de sable ou de sel, un éblouissement ——— reflet inox, une main nonchalante dessinant des signes abstraits qui disparaissent dans le vent ——— et pourtant ——— la fuite ——— la prison ——— l’isolement comme une déflagration ——— un bruit sourd qui rebondit, infrabasse majestueuse et répétitive, le son d’un cœur en apnée ——— le paradis spongieux et acidulé comme un bouquet de plantes synthétiques aux couleurs vives {Elles sont donc animées par de petits moteurs silencieux et ondulent au gré des infracourants d’air virtuels} ———————————————— LOOOOOK INTOOO HIS AAANGELEYES — OOONE LOOOOOK AND YOOOU’RE HYYYYPNOTIZED — HEEELL TAAKE YOUR HEEEART AND YOUUUU MUST PAAAY THE PRIIIIICE — LOOOOOK INTOOOO HIS ANGELEYES — YOOOU’LL THINK YOU’RE IN PAAARAAAAAADISE — Par ici. Chercher l’entrée de la boîte. Paradise Island™ en néons dégoulinants sur les ailerons en plastique customisés des voitures mal garées ——— Odeurs des alcools colorés ————————————————————— DaïkiricoupéMalibucocaMojitoabandonné ——— Même souffle ——— Même infrabasse ——— Dans son dos ——— À fond ——— D—I—S—C—O— Le long de la barre de métal, glissade verticale et surplace évasé… ——— Sur le podium aux mille feux ——— flashs assourdissants ——— stroboscopes violacés ——— A.R.T.I.F.I.C.I.E.L, paradis simplifiés ——— Dans l’instant comme écrasé seconde à seconde, greffé sur le tempo fracassé. Ile-brume, île synthétique ——— J’observe, maniaque, le filament de fumée qui s’immisce jusque dans le cerveau ——— Caillous fumants vers autant de colliers d’épines de métal chromé ——— Promotion de printemps au rayon piercing ——— végétation interne de microscopiques poumons repoussant les plaisirs interdits ——— UUUNTIL I DIIIIIE OF A BROOOOKEN HEEEART — A BROOOOOKEN HEART — UUUUNTIL I DIIIIIIIE OF A BROOOOKEN HEEEEART ——— L’île de Paradis est posée sur la terre, mais à l’envers. ——— La marée souterraine et le soleil dans l’eau claire ——— KELLY WATCH THE STARS — KELLY WATCH THE STARS — KEEELLY WAAAAATCH THE STAAAARS — THE STAAAAARS — THE STAAAARS — Flash noir — Bascule — Basculement — Basculer — Je devais normalement réussir à surmonter l’angoisse, à me préparer au passage, tenter de voir au travers de la fine membrane psychologique qui me séparerait de… — L’action ? ——————— Et pourtant j’ai laissé s’abattre sur moi cette masse informe de défaitisme profond, d’ennui mou et de lent désespoir… — Qu’est ce que je peux faire? J’sais pas quoi faire! Qu’est ce que je peux faire? J’sais pas quoi faire! Qu’est ce que je peux faire? J’sais pas quoi faire! — Et pourtant je n’ignore pas que de l’autre côté le ciel bleu baigne l’atoll avec douceur, que de minuscules coquillages et des vagues ondoyantes se disputent avec tendresse la bordure de la plage… Il suffit d’ouvrir les yeux, d’admettre que la réalité est peut-être de tous côtés et de ne questions ——— REEELAAAAAAAX DOOOOONT DO IT — WHEEEEN YOU WANT TO SUUUUCK IT TO IT — REEEEEEELAX DOOOONT DO IT — WHEEEEN YOU WAAANT TO COME — COME-OOOOH OOOOH OOOOH ——— Et pourtant la question continue à tourner, à tourner sur elle-même comme une gélule vitale de jeu vidéo, impossible à saisir mais qui — pourtant — permettrait de continuer. Elle tourne en boucle, à l’infini, tel le voyant de mon disque dur branchéenpermanencesurlabatterieorganiquedemonsystèmedesauvegarde. — En boucle — En boucle — Enboucle — Le mouvement perpétuel, l’énergie isolée, la flamme absolue… Nous avions cru qu’une fois ce problème réglé, nous pourrions nous échapper, et pour longtemps, mais : vaste utopie, piège suprême. Nous étions à ce point aveuglés — du dégoût pour ce que nous sommes maintenant, là, arrivés à nos fins vagues comme si au bout du chemin il y avait bien ce dernier rocher depuis lequel nous observons au travers des nuages lourds un horizon étranger et lointain… — Flash blanc ——— I FOOORGET WHOOO I AAAM — WHEEEN I’M WITH YOUUUU — THEEEERE’S NO REEEEASON — THEEEERE’S NO SEEEENSE — I’M NOOOOT SUPPOSEEED TO FEEEEEEEL — I FOOORGET WHO I AAAAM — I FOORGET FAAAASCIIIIST BABY — UUUUTOPIA, UUUUUTOOOOPIIIAAAA ————— D’immenses boules à facettes roulent sur le sol et projettent alentour des millions de petits ovales luminescents qui tournoient et se fondent les uns dans les autres comme des nuées d’insectes à la parade — Il y a du blanc. — Il y a de l’ombre. — Il y a de la lumière. — Elles roulent en silence et finissent leurs courses dans l’eau lente de l’étang à la surface duquel elles dessinent d’immenses gerbes liquides — On se croirait face à un dispositif vidéo de Bill Viola, mais ici l’espace est bien réel, c’est sûr! Le paradis est bien réel! La preuve, il manque juste le son. “Je remonte le son.” — Nouvelle strate — “Je remonte le son.” ————— Christophe Lambert court au milieu des boules-miroirs en souriant de tout son rictus enfantin, mécanique, extatique. Comme dans un mauvais rêve tordu par le vieillissement du cerveau et des connexions abîmées — Ils avaient peut-être cru à l’usage de psychotropes… Trop facile! Au centre du buvard, les yeux de Flash me narguent sous la cagoule rouge. Ils me promettent le PARADIS… P.A.R.A.D.I.S. ——— L’île s’est posée là, détendue, molle, sans limites… telle un rempart à la lassitude et à l’ennui, un remède au désœuvrement, le perpétuel mouvement, la marche sans escale ————————— Je revoyais soudain cet appartement au coin de l’île Saint-Louis, ce premier étage au-dessus d’une cour privative jardinée, traversant, haut sous plafond, majestueux, plusieurs lustres le soir permettaient de distinguer les hautes bibliothèques comblées de livres reliés, de magnifiques tables basses sombres, des toiles anciennes représentant des scènes de chasse ou quelques noblesses oubliées savamment accrochées… Et sans doute les occupants de ce magnifique appartement, objet de toutes mes plus folles convoitises, devaient en être lassés. Comme si tout espace ne pouvait être supporté qu’un temps, qui lui-même dépend de chacun de nous. ————— III’LL SPREEEEAD SOME MOOOORE GOOOOOD NEEEWS — INVENTED FAAAACTS THAAAAT YOUUU KNOW YOUUU — CAN UUUUSE — SEEEELL THEEEEM DOOR TO DOOR WIIIIITH — RELIIIIIGIIIOOUS FERVOOOOOOR THAT NO OOOOONE CAAAN IGNOOOORE — IT’S SO EEEEASY TO GET BOREEED — IT’S SO EEEEASY TO GET BOREEEED —————— Nous avions donc imaginé une île en mouvement, en constante reconfiguration et qui intégrait à la fois plaisirs et déplaisirs, ombre et lumière, zone calme et aire tempête… Des propositions toutes en creux et en bosses, les déserts et des montagnes, des lacs et les plaines… Le scanner remplissait son rôle d’observateur et listait sans fin les désirs inassouvis, les moments d’insatisfaction, les frustrations, les humiliations, les instants d’amertume et de découragement, les dépressions, afin que les programmeurs puissent ensuite les retourner comme des gants de cuisine, les faire remonter… Avec finesse, lentement et sans excès (car les contribuables avaient consenti des investissements colossaux à des taux inédits, et avaient en échange reçu la Garantie™ que les seuils de tolérance des normes TotalAnti-Douleurs™ seraient toujours respectés ——— Nous avions calqué nos algorithmes sur tous ceux qui génèrent une de ces formes d’art qui jamais ne perturbent l’ordre établi et ne font que repousser la réalité d’un cran de valeur “n™”. Opération parfaitement maîtrisée que celle du “n™”. Révolution, oui!, pourvu qu’il s’agisse d’une petite révolution. — Juste ce qu’il faut. — qui satisfait à parts égales la superstructure accueillante, le public potentiel, les médias et les commentateurs divers. Nous (dés)œuvrions donc de préférence dans la zone “n™” de la création d’île — Et là, je coupe l’image — blanc fugace, puis noir, rouge, vert, violet… — Nous évitions bien sûr la diffusion d’images violentes — la morale “z™” achevait sa reconquête du monde élastique. Nous étions si malins. — Au premier plan, sur la rive d’un lac, un homme, vu de dos, est assis sur une caisse en bois qui porte l’inscription “Save Point One”. Sur le lac comme d’huile flottent quelques rustiques petites barques de pêcheur badigeonnées de couleurs vives. Le soleil semble sur le point d’apparaître, orangeant le point central de l’horizon. Au loin, un insoutenable éclair de lumière blanche fend par son milieu la silhouette stylisée d’un volcan entièrement recouvert de lignes de code couleur magenta pur. Cet éclat gigantesque contamine et dévore rapidement l’intégralité de la scène. ——— Je passai le rideau…{1} (À SUIVRE !…) |